On a beau critiquer Macky Sall mais il reste dans sa logique de contrôle du jeu politique. Mardi, il déclarait la guerre aux fossoyeurs de la république tout en invitant dans la foulée l’opposition au Palais. Mercredi, la débandade eut raison des contestataires.
Mimi Touré, déjà en négociations secrètes avec le camp de Diomaye, déclinait l’offre pendant que Gadio et compagnie décidaient de répondre à l’appel du patron. Bougane Gueye, en rupture totale de ban avec Macky Sall, décide de ne pas donner suite à l’invitation. Le jeu est trouble. Les enjeux multiples. Les calculs opportunistes.
Et le peuple dans tout ce méli mélo ? On l’ignore en faisant semblant d’ignorer qu’il sait, qu’il veille. Les politiciens doivent comprendre que tous les stratagèmes ont une durée de vie : le 25 février, la décision finale reviendra au peuple. Si Amadou Ba passe, l’absence de reddition des comptes sauvera les auteurs présumés de fautes de gestion. Si Bassirou Diomaye passe, le Conseil constitutionnel fera une interprétation contestée de la loi pour une énième élection après une courte transition.
A l’heure actuelle, l’opposition doit se focaliser sur le 9 février, date de remise aux candidats du fichier électoral. Tout se joue dans ce fichier. Ne pas le maitriser revient à dérouler le tapis rouge victorieux à Amadou BA. Macky Sall fait de la politique et il se donne tous les moyens et le temps de bien la faire.
