Il y a depuis peu beaucoup de micro-éléments et macro-éléments de langage qui meublent les plateaux de télévision. Tous ces éléments sont débités à longueur d’antennes sans que leurs auteurs ne tiennent compte des impératifs hypothétiques. Pour ces auteurs, ne doivent être intégrés dans le choix à faire que les impératifs catégoriques comme la notoriété spontanée. Ce qui est un énorme abus de langage après que de grandes figures de la communication et de la politique ont démontré toute la pertinence de la notoriété non spontanée.
Pour documenter cette présente analyse, nous mettons sur la table trois arguments à retenir.
Argument 1 : Les limites de la notoriété spontanée
La notoriété spontanée se construit souvent sur une popularité médiatique éphémère et ne garantit pas nécessairement le respect des impératifs catégoriques indispensables pour une société démocratique. Des personnalités politiques populaires peuvent ne pas être alignées sur des valeurs fondamentales telles que le respect des droits de l’homme, la lutte contre la corruption, l’égalité des chances, l’équité territoriale et la justice sociale. En privilégiant la notoriété spontanée, le Président Macky Sall risque de négliger ces impératifs catégoriques cruciaux et de compromettre l’intégrité du processus démocratique.
Pour illustrer cette limite de la notoriété spontanée, nous pouvons nous tourner vers des figures démocratiques qui ont démontré l’importance des impératifs catégoriques dans leur leadership. Par exemple, Mahatma Gandhi était relativement inconnu avant sa lutte pour l’indépendance de l’Inde. Son leadership repose sur des principes catégoriques tels que la non-violence, l’égalité et l’unité nationale, plutôt que sur une notoriété spontanée. En prenant en compte ces impératifs, le Président Macky Sall pourrait grandement bénéficier de la sagesse de leaders historiques comme Gandhi.
Nelson Mandela est aussi un autre exemple. Dans son modèle d’inclusion démocratique, il a privilégié la compétence et l’intégrité plutôt que la notoriété spontanée lorsqu’il a formé son gouvernement en Afrique du Sud. Cette approche lui a permis de rassembler des leaders de différents horizons et de bâtir une société démocratique solide.
Argument 2 : L’importance de la diversité et de l’inclusion politique
En se limitant à des candidats issus de sa majorité, le Président Macky Sall risque également de restreindre la diversité et l’inclusion politique. En envisageant des candidats en dehors de sa majorité, il pourrait donner l’opportunité à des voix différentes et à des idées novatrices de s’exprimer. Cela renforcerait la démocratie en encourageant le débat d’idées et en évitant une concentration excessive du pouvoir. Ainsi, le choix de candidats en dehors de sa majorité pourrait conduire à une gouvernance plus dynamique et inclusive.
Argument 3 : La logique du falsificationnisme dans le choix du candidat
Le falsificationnisme, théorie développée par Karl Popper, encourage à remettre en question les croyances existantes pour favoriser le progrès. Dans le contexte politique, cela signifie qu’il est essentiel de ne pas s’en tenir à la notoriété spontanée, mais plutôt de chercher des candidats dont les compétences et les réalisations tangibles ont été prouvées. En adoptant cette logique, le Président Macky Sall pourrait envisager des personnalités politiques en dehors de sa majorité, offrant ainsi une chance de renouvellement et de diversité dans le paysage politique.Au-delà de l’argumentation, notre analyse porte aussi sur deux autres fils à savoir la vision et le consensus.
1. La nécessité d’un leadership visionnaire
Selon les travaux de Peter Drucker, un auteur majeur dans le domaine de la gestion et du leadership, un leader efficace doit être visionnaire et avoir une compréhension profonde des enjeux, défis et opportunités auxquels le pays est confronté. Ces communicants-influenceurs devraient donc être ouverts à la possibilité de choisir un candidat avec une vision claire pour l’avenir du Sénégal.
2. L’importance du consensus politique
John Stuart Mill, un philosophe politique majeur, soutient que pour atteindre un consensus politique solide, il est essentiel de prendre en compte les opinions et les aspirations de tous les acteurs politiques. Ces communicants-influenceurs devraient donc adopter une approche incluant la consultation et le dialogue avec l’ensemble des forces politiques de la majorité.
Somme toute, il convient de ne retenir dans cette phase que la voie à tracer vendredi 14 juillet 2023 par l’autorité invitée à désigner sans état d’âmes… Tout le reste n’est que bruit, comme on dit en communication.