Nominations népotiques – La dérive du « Jub jubal jubbanti » ?

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Ousmane Sonko et Diomage Faye libres !
Ousmane Sonko et Diomage Faye libres !

Sa nomination a suscité une énorme vague de réprobations médiatiques et numériques. Journaux et réseaux sociaux s’en donnent à cœur joie.

Bombardée directrice générale de l’Agence pour la promotion et le développement de l’artisanat (Apda), lors du dernier conseil des ministres où siège sa mère, Sophie Nzinga Sy est le symbole de
l’entre soi, du népotisme en lieu et place de la rupture promise.

Fille de l’actuelle ministre des Affaires étrangères, la nomination de Sophie Nzinga Sy, styliste de son état, suinte le favoritisme familial et partisan qui a remplacé le système tant décrié et vilipendé.

Ces pratiques, dénoncées sous Diouf (Magued), Wade (Karim et Sindjély) et sous Sall (Aliou, Mansour et cie), ne doivent pas être reconduites sous l’ère d’une gouvernance qui nous a été présentée comme l’avènement d’une ère nouvelle. Mais visiblement la rupture s’arrête aux portes du conseil des ministres qui semble avoir perdu le sens du réel et de l’éthique.

La nouvelle directrice générale de l’Apda peut avoir toutes les compétences et toute l’expertise requise pour mener à bien cette mission qui lui a été confiée, mais le fait qu’un des membres de sa famille soit nommé ministre de la République, la disqualifie d’office pour des raisons purement éthiques. Elle a servi le Sénégal sans un décret de nomination, donc elle peut continuer sur cette voie plus exaltante et plus enrichissante.

Quant à l’Apda, une agence parmi plusieurs dizaines d’autres, doit être supprimée en toute urgence ou transformée en bureau au sein de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt).

Dans toute politique, il faut une certaine cohérence. Ce qui est dénoncé, rejeté et combattu sous Macky Sall ne peut être toléré, loué ou chanté sous Bassirou Diomaye Faye.

Défendre, sans discernement, des nominations népotiques, c’est mettre une croix sur la promesse de rupture et signer l’arrêt de mort du « Jub jubal jubbanti » transformé pour le coup en slogan cosmétique et qui risque de connaître le même sort que le « la patrie avant le parti ».

Défendre, avec déraison, le recyclage des transhumants de haut calibre dans cette nouvelle gouvernance, c’est procéder à l’enterrement de première classe de l’espoir d’une « transformation systémique ».

Défendre, avec une certaine arrogance, le non-respect de certains engagements faits aux électeurs, c’est trahir la confiance des Sénégalais qui ont cru à ce « projet politique ».

Il n’est pas trop tard pour redresser la barque et stopper la dérive afin de permettre au « Jub jubal jubbanti » de reprendre son cours normal. Un cours sans détour pour faire cap, principalement, sur la reddition des comptes et l’abrogation de la loi d’amnistie de mars 2024.

PAR PAPA MOCTAR SÉLANE

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