La Case de Goudiaby et la Maison Hantée (Par Adama Gaye)

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La Case de Goudiaby et la Maison Hantée (Par Adama Gaye)
La Case de Goudiaby et la Maison Hantée (Par Adama Gaye)

Coucou, revoilà le sacré Pierre Goudiaby: il offre d’héberger le Ministère de l’Environnement pour qu’une autre affaire s’évapore des lieux de conversation depuis qu’elle a été révélée ici-même, voici deux jours!

Dénoncé, démasqué ici, grâce à l’aide de la Justice américaine pour son rôle payé en millions de dollars, soit des milliards CFA, dans l’acquisition d’une Maison du Sénégal à New York, il tente de rebondir en dégageant en touche.

De quoi s’agit-il pour ne pas perdre le Nord? C’est d’un projet qu’il avait fourgué à Maître Wade après que ce dernier, voici quelques-années, a reçu des commissions sur un autre deal avorté, à savoir la vente du fer de la Falémé à Arcelor Mittal, firme Indienne qui s’active dans la sidérurgie.

Flairant un bon coup, Goudiaby n’avait pas attendu longtemps pour passer à l’offensive mais comme nous l’allons voir, depuis, la chose se complique. Pour s’en dépêtrer après mes révélations, tout ce que le pimpant architecte trouve à faire, c’est d’offrir à l’Etat du Sénégal une case en Casamance pour y abriter un…Ministère.

Remontons le fil de l’affaire. On peut alors y voir la suite, encore plus floue, d’une arnaque émergente aussi grave que celle autour du Monument de la Renaissance où l’on retrouve aux manettes le même quidam, jamais réticent à foncer devant les crimes financiers d’Etat.
L’affaire de la Maison de New York trouve son départ de ce jour où, sachant que Wade avait récupéré des…miettes de la rétrocession, crapuleusement organisée par son fils, Karim, avec une bande d’escrocs qui se savent, Pierrot, comme on l’appelle familièrement, s’était empressé de se rendre auprès du Vieux Président. Pour le taper une nouvelle fois. Par la voie imparable, celle de la flatterie qu’il sait être son talon d’achille.

« Prési, cette fois-ci, on ne va pas te laisser gaspiller cet argent, on va l’utiliser pour te construire, comme pour l’Ouganda et le Nigéria, une Maison du Sénégal où tu pourras séjourner lors des Assemblées Générales de l’Onu ».

Comme un bleu, naïvement, Wade était tombé dans le piège. Le processus s’enclenche aussitôt après, sans qu’il réalise ce qu’il en coûterait au pauvre contribuable national.
Tout va vite grâce à l’aide de l’alors Ambassadeur du Sénégal à New York, un grand diplomate de la région Sud du pays, ce qui facilite la conversation avec l’architecte qui ne manque ni de talent ni d’imagination encore moins de capacité à sentir les bons coups.
Sans tarder, il met aussi dans la boucle son neveu, Pape Diedhiou, établi à New York où la maison doit être établie….

On se croirait dans un univers féérique. Tout y roule sans anicroches. D’une facilité déroutante.

Survolant toutes les règles d’une bonne administration des deniers d’une nation, un quarteron d’individus avait tout décidé, sans en référer ni à l’Assemblée nationale ni consulter le peuple.

Il y avait de la magie dans l’air. Soudain, un individu, en la personne du sémillant architecte, qui l’est depuis Senghor, de tous les dirigeants du Sénégal, s’est retrouvé à manipuler des milliards de nos deniers publics pour, quasiment, en faire ce que bon lui semble sous le ciel de la capitale économique américaine.

Toute cette anachronie aurait pu cesser si, à son arrivée au pouvoir, Macky Sall, qui s’était offusqué de la manière cavalière, alors mise en œuvre, était resté ferme en annulant le projet.

C’était mal le connaître et, d’abord, trop demander au corrompu dans ses gênes qu’il est.
Autant la vantardise de Wade suffisait à Goudiaby de l’embarquer dans l’affaire, autant la vénalité du Khalife Général Koulou Todjeman (KGKT) le réduisit en poussières, moyennant une partie de l’argent de la corruption.

Le problème, c’est qu’outre Diedhiou, le neveu, chargé des démarches, s’est retrouvé floué, surtout peu désireux de toucher à l’argent sale récupéré par Pierrot, la chose prend une dimension plus grave avec l’entrée en scène de la Justice américaine.

C’est grâce à elle que j’ai eu accès au dossier complet. Elle ne badine pas avec la corruption.

Face à une tournure aussi sérieuse, tout ce que l’ami Pierre trouve à faire, c’est se réveiller ce matin, après avoir été passablement agité par les révélations, pour demander à l’homme de toutes les compromissions, Seugne Ndiaye (ne l’appelons pas par le nom de son honorable homonyme) de faire le tour de complices rédactions pour tenter de nous vendre l’idée que le généreux Goudiaby offre au Sénégal une case en Casamance.

Il en est ainsi de notre pays. Prenez des milliards et trouvez-vous quelque être prêt à vendre son âme pour de la cocaïne ou pour se parfumer en vue de squatter les plateaux de télés, afin de vous défendre. Le hic, c’est que les arguments ou méthodes employés sont légers, enfantins, rigolos, indigestes.

La techtonique des plaques numériques est un game-changer, ne pas le comprendre, c’est continuer de se faire dénuder.

Cette case de Casamance ne peut distraire personne. Maigre acte de responsabilité sociétale? Vraie entourloupe destinée à faire accroire que les 50 ou 100 mille dollars qu’elle doit coûter tout au plus peuvent faire oublier les millions de dollars ramassés par le…bienfaiteur avec ses acolytes, unis dans l’édification de la Maison hantée de New York, ni nos milliards qui ont été dissipés.

La justice américaine est trop contente de me filer des biscuits au nom de ce qu’elle croit être, à juste titre, le droit à une information totale du peuple Sénégalais -le principal perdant dans les manœuvres sur les bords de l’Hudson River qui n’ont pas fini de révéler tous leurs secrets.

Seugne Ndiaye, dis à Pierrot, et à Macky Sall, que l’affaire est trop grave, elle est sur la table des juges, sous mon regard. On ne la fera pas disparaître par quelque kheureum même maçonnique. A bon entendeur!

Adama Gaye* est un opposant en exil du régime de Macky Sall.
Refrain du jour: Niaffall, niafffall !

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